Présentation
Pauline Desramont est photographe. Elle vit et travaille à Paris. Elle expose pour la première fois dans le cadre de Paris Photo off en 2017 à la galerie Prodromus, et depuis présente régulièrement son travail. Elle a été en résidence à Tonnerre et à Puy-l’Évêque. Passionnée de littérature, elle prépare aujourd’hui plusieurs projets avec des galeries, des librairies et divers lieux d’exposition.
Travail
Les images présentées sur ce site sont le fruit d’un regard dont la singularité s’est affirmée discrètement, sans programme, en suivant quelques intuitions fortes. Pour leur auteur, elles ne pouvaient naître autrement que de la vieille alchimie de l’argentique, c’est-à-dire d’une pratique artisanale de la photographie : des matériaux, des lois naturelles et des gestes, tantôt précis, tantôt plus intuitifs pour réserver à l’occasion une place à l’imprévu.
La cohérence de cet univers est sans doute pour beaucoup une affaire de motifs. Ceux que l’on verra ici, si divers soient-ils, ont en commun d’appartenir à un monde qui semble avoir été façonné il y a longtemps : il porte la trace d’histoires, suggère sans raconter et tire parti de la formidable puissance d’évocation de ce qui est beau mais fragmentaire. C’était souvent des scènes d’enfance qui inspiraient naguère le travail de Pauline Desramont. Si les images qu’elle s’employait à fixer semblaient étrangères à notre époque, c’était pour restituer ce présent total qui est la prérogative de cet âge. Au fil des ans, les silhouettes enfantines se sont raréfiées, mais la fascination de la photographe n’a pas faibli pour ce qui nous enracine dans d’autres vies que la nôtre, dans un temps plus large, dans des formes de beauté lentement forgées, étrangères à une actualité faite de métamorphoses futiles et d’irrémédiables destructions. L’univers de la photographe est cependant chargé de présence. Celle des choses que l’on regarde vraiment pour la première fois et qui s’impriment, radieuses, dans la mémoire : les amorces du temps retrouvé.
Une partie de ce travail possède une coloration particulière parce que le support y assume son épaisseur matérielle et introduit une part d’accident dans l’alchimie de l’image, ce qui en général est évité par les photographes d’aujourd’hui. C’est le cas en particulier des photographies travaillées sur papier chiffon : l’émulsion, appliquée au pinceau sur une surface grenue, y dessine des traces impossibles à reproduire d’un tirage à l’autre, tandis que les montages mettent en valeur la qualité des feuilles aux textures végétales sorties des piles à maillets du moulin d’un maître d’art.
Chaque image est le résultat de tâtonnements multiples, mais le tirage que la photographe élit finalement concilie presque toujours le désir de restituer le grain des choses et un goût marqué pour les contrastes vigoureux, les riches et chaudes pénombres qui font rayonner les blancs. Dans cet univers lentement construit, les ombres denses semblent être un accès au silence, une forme de beauté très désirable.
Projets en cours
En 2025, une sélection de photos sera exposée dans la librairie Gribaudo Vandame.
Technique
Depuis 2005 : Travail argentique
Appareils : Leica M3, Minolta Dynax 800 Si, Nikon FE, Nikon F501, Mamiya 645
Tirages argentiques sur papier baryté Ilford mais surtout sur papier chiffon émulsionné à la brosse. Ce papier, à base de chanvre et de lin, est fabriqué selon des méthodes traditionnelles par Jacques Bréjoux (Moulin du Verger), maître d’art de réputation internationale et par Frédéric Gironde (Ruscombe Paper Mill). Il résiste bien aux bains de développement et sa qualité donne une vibration particulière à la lumière. Ses tons bis ou blancs permettent de travailler les couleurs d’un même tirage. L’émulsion dont il est enduit, posée avec une brosse japonaise, laisse voir par endroits les traces du pinceau, et rend chaque tirage unique ; elle associe la photographie à l’aspect d’une peinture à l’encre. Ce papier vivant est essentiel pour exprimer les ambiances hors du temps des photographies.
Liste des expositions
31/03/2017-18/04/2017 Paris, Galerie Prodromus (Mois de la photo off) Eléments-Paysages
23-25/11/2018 Paris, Librairie Vendredi Le silence des lieux
14/01-08/02 2020 Paris, Médiathèque Edmond Rostand (Exposition collective) Sous la lumière inactinique
23/02-18/04 2020 (09/2020) Paris, Église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement Il est le chemin
11/03-06/2020 Paris, Galerie Prodromus Feuilles
Concert de finissage avec Agnès Boissonnot-Guilbault et Robin Pharo (pièces pour viole de gambe)
11/2021 Tonnerre, Galerie Prodromus Artsites
01-03/2021 Tonnerre, Galerie Prodromus Œuvres choisies
03/08-30/08/2021 Ancy-Le-Franc, Musée de la faïencerie Le temps retrouvé
04/2022 Paris, MPAA (exposition collective) Faire corps
03-05/2022 Paris, Galerie Prodromus Noir & blanc
06/2022 Tonnerre, Médiathèque Regards multiples
07-08 2022 Tonnerre, Galerie Prodromus Noir & blanc
27-28/11 2022 Paris, Chapelle Notre-Dame-de-Lorette Terre-Sainte
04/2023 Paris, MPAA (Exposition collective) Invisibles
07-08/2023 Puy-l’Évêque, Galerie La Carrée La lumière des heures
05-21/02/2024 Paris Salons Aguado, Mairie du 9ème La lumière des heures II
17-29/08/2024 Puy-l’Évêque, Galerie La Carrée Échappées
31/08-31/10/2024 Montcuq-en-Quercy-Blanc Les lectures et les jours
25/10-27/10/2024 Tonnerre, Galerie Prodromus Artsite
05/11-25/11/2024 Paris, Galerie Michael Lonsdale Variations du silence
23/11-08/12/2024 Rouen, Villa Vogue Au passage
5/12/2024-08/01/202 Paris, Galerie Michael Lonsdale (Exposition collective) Bleus d’hiver
Publications
Dans Encyclopédie d’histoire de l’art, Larousse
Imaginaire et création artistique à Paris sous l’Ancien Régime (XVIIe-XVIIIe siècles). Art, politique, trompe-l’œil, voyages, spectacles et jardins, Bordeaux, William Blake and Cie, 1998 (Annales du Centre Ledoux, Université Paris I, tome II) : « Vaux et l’inspiration du peintre, ou une muse française : la Peinture »
Dictionnaire des monuments d’Île-de-France, sous la direction de Georges Poisson, Paris, Hervas, 1999
Dans Résonances